Mois de l’égalité de genre : « Une femme autonome, c’est une Afrique qui gagne »

28 mars 2025
Patricia Djomseu (à gauche), Ange-Eric Kouassi (à droite), deux femmes engagées et inspirantes

Patricia Djomseu (à gauche), Ange-Eric Kouassi (à droite), deux femmes engagées et inspirantes

Au cœur de la mission de la Fondation Nexans, l’électrification est aussi un pilier pour favoriser l’émancipation des femmes. Education, accès aux soins ou entrepreneuriat, les besoins sont nombreux. Des ONG comme Shekina ou Women of Africa l’ont bien compris. A l’occasion de ce mois de mars, nous avons rencontré Ange-Eric Kouassi, fondatrice de Shekina et Patricia Djomseu, présidente déléguée de Women of Africa, pour mieux comprendre la réalité du terrain et comment faire bouger les lignes grâce à un engagement sans faille.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Ange-Eric Kouassi : Ange-Eric Zabo Kouassi, je suis entrepreneure sociale, présidente fondatrice de l’ONG Shekina, consultante en gestion de projet et experte en communication. Je travaille principalement en Côte d’Ivoire où notre association électrifie des maternités et développe des projets d’éducation pour renforcer l’autonomisation des femmes en Côte d’Ivoire. C’est notre cœur de métier.

Patricia Djomseu : Cheffe d’entreprise dans le domaine des technologies avancées, je suis également présidente déléguée de l’association Women of Africa (WOA) et présidente d’Africa Lyrics Opera - les grandes voix Opera d’Afrique. Je me considère comme femme engagée et citoyenne du monde.

Que représente pour vous la journée internationale des droits des femmes ?

AEK : C’est une journée où l’on célèbre la femme sous toutes ses formes, quel que soit son parcours. Elle est d’autant plus importante pour moi que j’ai une double culture, ivoirienne et française. En Afrique, trop de femmes restent encore dépendantes financièrement. Je veux leur donner les clés de la réussite et leur permettre d’être actrices de leur avenir.

PD : C’est une journée très importante pour faire le point sur les avancées et les défis à relever. Il reste encore beaucoup à faire :  égalité salariale, lutte contre les violences, autonomie économique, accès à l’éducation et aux postes de responsabilités... il faut continuer à se mobiliser et à innover pour faire progresser les droits des femmes.

Quel est l’impact de vos actions ?

AEK : L’autonomisation des femmes est au cœur de notre mission chez Shekina. Une femme autonome, c'est une Afrique qui avance et qui gagne. Cela signifie permettre aux enfants de grandir dans de meilleures conditions, avec un accès facilité à l’éducation. En les accompagnant dans le développement de leur activité professionnelle, nous leur donnons les moyens de subvenir aux besoins de leur famille. L’émancipation féminine est un levier essentiel pour l’avenir et le dynamisme du continent.

PD : Je suis d’accord. Pour moi, l’impact, c’est l’incarnation de nos engagements. Cela passe,  par exemple, par la création de passerelles entre le monde de l’entreprise et celui de  l’associatif. Dans mon activité professionnelle, nous avons développé un programme STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) à destination des jeunes filles. L’objectif est de mettre nos compétences à leur service , de leur proposer des formations, de leur offrir un accompagnement par des mentors et de soutenir leurs ambitions. Voir ces jeunes filles réussir donne tout son sens à notre engagement.

Les actions menées en faveur des femmes ont un impact énorme
Les actions menées en faveur des femmes ont un impact énorme

Selon vous, les femmes vont-elles vers plus d’émancipation en Afrique ?

PD : Je suis mitigée. La situation est contrastée selon les pays. Certaines femmes occupent des postes de responsabilité, mais d’autres restent confrontées à des violences et à des inégalités persistantes.

AEK : Oui, il y a une évolution mais il y a encore des efforts à faire. Le nombre de femmes en politique reste trop faible. L’éducation est essentielle pour leur permettre de s’émanciper et de créer leur propre activité. C’est là que des acteurs comme la Fondation Nexans jouent un rôle clé

Comment la Fondation Nexans soutient-elle votre association et les femmes ?

AEK : En 2019, la Fondation Nexans a apporté les premiers financements à Shekina pour électrifier des maternités. Aujourd’hui, sur les 25 équipées  22 l’ont été grâce à son soutien. Cette initiative a permis de faire connaître le nom de Nexans à travers toute la Côte d’Ivoire. Ces maternités bénéficient directement à 250 000 personnes dans 10 régions du pays, avec en premier lieu les femmes, qui y accouchent et s’y soignent avec leurs familles et leurs enfants

PD : Pour WOA, notre premier projet commun était également axé sur les femmes . Il s’agissait de l’électrification du Collège de Pahou au Bénin, qui accueille 5500 élèves, dont 65% de jeunes filles. Grâce à l'installation solaire réalisée par Women of Africa, nous avons pu fournir du matériel informatique, créer un centre numérique et développer des activités connexes. Dès nos premiers échanges, la Fondation Nexans a été à l’écoute de notre démarche en faveur des femmes et des filles.

Des études prouvent que l’accès à l’énergie – mission numéro 1 de la Fondation Nexans - favorise l’émancipation et l’autonomie des femmes, notamment en Afrique, vous le constatez également à votre échelle ?

AEK : Absolument ! Les projets d’électrification des maternités sont emblématiques, car ils créent un véritable écosystème. Ces lieux deviennent des pôles de rassemblement où commerçants et habitants interagissent. Dans l’une des maternités, une grande terrasse éclairée permet même aux enfants d’étudier le soir. Grâce à cela, nous contribuons à former les futurs médecins, ingénieurs et enseignants. Chaque village qui voit sa maternité électrifiée entraîne une dynamique économique bénéfique pour les villages environnants. En résumé, la lumière, c’est la vie.

PD : C’est très simple : sans énergie, il n’y a pas de développement. C’est aussi essentiel que l’eau. En électrifiant des centres de soins, nous avons permis l’accès à la vaccination pour des centaines de personnes. Pendant la crise du Covid, nous avons également facilité l’apprentissage à distance pour des milliers d’élèves dans plus de 30 écoles. L’électricité a aussi favorisé la création d’écosystèmes générant des activités rémunératrices pour les femmes. L’énergie est l’un des leviers majeurs du développement en Afrique. Ce geste anodin pour certains, comme allumer une lumière, reste un luxe inaccessible dans de nombreuses régions du monde.

Que peut-on vous souhaiter au-delà de cette journée spéciale en faveur des droits des femmes ?

AEK : De continuer à renforcer nos liens avec la Fondation Nexans. Il existe un dicton qui dit : « La main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit », alors merci à la Fondation Nexans de m’avoir donné ma chance il y a six ans. Aujourd’hui, nous avons plus de 20 maternités électrifiées, et demain, pourquoi pas 100 ? Je souhaite surtout adresser un message aux jeunes femmes : il est possible d’accomplir sa vision avec du travail et de la détermination.

PD : J’espère pouvoir continuer à porter des projets d’innovation sociale et technologique. Avec la Fondation Nexans, nous avons collaboré sur la Women Solar Academy au Bénin, un centre qui initie les jeunes femmes aux métiers du solaire, leur permettant ainsi de s’insérer professionnellement ou de créer leur propre activité. Nous ambitionnons désormais de le développer en un véritable campus avec un internat et de nouveaux bâtiments. Ensemble, nous pouvons bâtir un modèle durable d’émancipation économique pour les femmes.

Enfin, je souhaite à toutes les jeunes filles d’oser. L’audace mène toujours au succès : pour soi-même, pour sa famille, pour sa communauté et pour son pays. Engageons-nous !

Ange-Eric Kouassi et Patricia Djomseu sont de véritables roles models pour les jeunes filles.
Ange-Eric Kouassi et Patricia Djomseu sont de véritables roles models pour les jeunes filles.

Severine Grosjean, DRH Groupe de Nexans et Secrétaire Générale de la Fondation Nexans

L’engagement d’Ange-Eric Kouassi et Patricia Djomseu est profondément inspirant. Il constitue une source de motivation, non seulement pour les femmes, mais aussi  pour toutes celles et ceux qui refusent de se résigner au statu quo. Leur ambition d’émanciper les femmes en Afrique, à travers l’éducation, la santé et l’entrepreneuriat, est un modèle à suivre.

Je suis convaincue que toutes les initiatives visant à renforcer  l’autonomie et l’indépendance des femmes sont essentielles. Patricia et Ange-Eric incarnent cette Afrique des solutions : engagées et déterminées à travers  leurs ONG : Women of Africa et Shekina.

Accompagner ces projets, soutenir celles et ceux qui partagent la conviction que nous pouvons faire mieux ensemble, c’est précisément la mission de la Fondation Nexans. Alors poursuivons nos efforts et électrifions le monde pour un avenir plus durable.

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