Ghana : l’électricité au service des communautés rurales

9 juil. 2025

Parmi les pays d’Afrique de l’Ouest, le Ghana possède l’un des taux d’électrification les plus élevés de la région avec 89%. Cependant les disparités y sont nombreuses dues notamment par un manque de fiabilité du réseau, une couverture plus faible en zones rurales et des infrastructures vieillissantes. Pour y remédier, la Fondation Nexans travaille avec l’organisation KITE, spécialisée dans les questions d’énergie. Tour d’horizon sur place des initiatives positives pour l’électrification.

70. En 35 ans, le Ghana a vu sa couverture électrique passer de 19% de son territoire à 89%, soit une augmentation de 70 points. Le résultat de nombreux investissements ciblés. Aujourd’hui, le pays s'appuie sur un mix énergétique diversifié et accueille le plus grand projet hydroélectrique de la région d'Afrique de l'Ouest.

Les centrales hydroélectriques au cœur de l'électrification du Ghana

Le développement de l'hydroélectricité au Ghana a commencé avec la construction de la centrale hydroélectrique d'Akosombo en 1965, qui a marqué une avancée significative dans la capacité énergétique du pays. Cependant, les sécheresses intermittentes des décennies suivantes ont incité le pays à diversifier ses sources d'énergie, notamment en créant des centrales thermiques dans les années 1990 afin d'atténuer les risques d'approvisionnement.

En 2023, l’hydroélectricité représentait environ 40% de la production électrique du pays.

Un manque de ressources criant pour l’électrification

La BBC évoquait le sujet dans un article paru en 2024. Face au manque d’efficacité des centrales hydroélectriques du pays, le Ghana s’est tourné davantage vers l’exploitation du gaz naturel pour sa production d’électricité. Pour assurer son approvisionnement, le Ghana s’est tourné vers l’achat de combustible à l’étranger. Malheureusement, faute de ressources financières, le pays a contracté de fortes dettes sur les marchés de l’énergie et n’a pas pu fournir suffisamment de combustible pour couvrir la demande locale, entrainant des coupures d’électricité à travers le pays.

Le « dumsor », les pannes électriques comme quotidien des Ghanéens

Issu de la langue local Akan, « dumsor » signifie panne d’électricité. C’est un terme entré dans le quotidien des habitants qui est devenu le symbole de toutes les difficultés rencontrées par les citoyens du Ghana.

Ces pannes d’électricité récurrente ont de graves répercussions sociales et économiques. Dans l’impossibilité de maintenir au froid leurs denrées, de nombreux commerçants et épiciers perdent de la marchandise. Et le secteur médical est lui aussi particulièrement fragile face à ces problématiques, comme c’est le cas dans d’autres régions du Monde : au Congo ou au Pérou par exemple.

Les dumsor sont entrés dans le quotidien des Ghanéens.
Les dumsor sont entrés dans le quotidien des Ghanéens.

Une gestion précaire de l’électricité

Un rapport du ministère français de l’Économie paru en 2024 l’explique. Les difficultés du secteur s’expliquent également par une gestion compliquée des infrastructures par la compagnie publique de distribution d’électricité. Le réseau est vieillissant, tout comme les centrales et l’absence de financement pour leur rénovation ou leur remplacement pénalise la bonne distribution de l’électricité. D’après ce même rapport, le mauvais état du réseau entrainerait jusqu’à 30% de perte de l’électricité acheté aux producteurs étrangers.

C’est pourquoi le gouvernement du Ghana, avec l’appui de la Banque Mondiale, a lancé des réformes structurelles pour améliorer le réseau, réduire le déficit provoqué par l’importation massive de combustible et limiter les pertes dans la distribution d’électricité.

40%

taux d'hydroélectricité dans le mix électrique total du Ghana

30%

pertes d'électricité dues à la vétusté du réseau

Des disparités importantes d’accès à l’électricité entre les zones urbaines et rurales

Toutes ces problématiques liées à la distribution restent néanmoins le sujet des grandes villes comme Accra la capitale. Aujourd’hui le différentiel de couverture électrique entre les zones urbaines et rurales est encore très important. Alors que 95% des premières sont couvertes par le réseau, les secondes ont une couverture de seulement 74%. Dans certaines zones ou certains villages, l’électricité est totalement absente et le premier enjeu est d’étendre le réseau jusqu’à ces territoires.

Alexander QUARCOOPOME
“ L'accès à l'électricité n'est pas seulement une question d'énergie, c'est aussi une question d'opportunités, de dignité et de progrès. Malgré l'impressionnant taux d'électrification du Ghana (89%), les communautés rurales sont encore loin d'être aussi bien dotées. Le taux y est d'environ 74 %, et de nombreux villages restent entièrement hors réseau. Le problème persistant du « Dumsor » souligne la fragilité de notre infrastructure.
Chez Nexans Ghana, nous sommes fiers de soutenir le travail essentiel de KITE pour combler ce fossé énergétique entre les villes et les campagnes. Notre collaboration à Miawani témoigne de ce qu'il est possible de faire lorsque des partenaires engagés s'unissent pour déployer une électrification durable et apporter une vitalité économique à des communautés mal desservies. ”
Alexander QUARCOOPOME
Directeur Général BU Afrique sub-saharienne
La couverture électrique du pays est très fluctuante selon si l'on se trouve dans un espace rural ou urbain
La couverture électrique du pays est très fluctuante selon si l'on se trouve dans un espace rural ou urbain

Miawani, un exemple de projet d’extension du réseau électrique au service des habitants.

En 2023, l’ONG ghanéenne Kite, spécialisée dans le secteur de l’énergie et de l’environnement a initié la connexion au réseau électrique du village de Miawani. Ce village situé dans le sud du pays ne bénéficie alors d’aucune couverture électrique. Un problème majeur pour ses habitants, comme l’explique Akwasi Afriyie, président du comité du village :

« L’absence d’électricité nous empêche de mener des projets ou de développer des activités économiques. Nous sommes contraints d’aller à la ville voisine pour acheter de la nourriture, faute de moyens de conservation efficace, par exemple »

Avec l’aide de la Fondation Nexans, Kite s’est associé à un entrepreneur spécialisé pour installer 40 poteaux électriques et les transformateurs associés pour étendre le réseau existant sur près de 2 km afin d’alimenter le village en électricité.

Ce projet se développe sur 3 ans et trois phases distinctes afin d’assurer le financement global.

  • 2023 : Installation des poteaux et des fils
  • 2024 : Mise en service des transformateurs pour l'électrification d'une partie du village
  • 2025 : Electrification de la totalité du village.

Au final, ce sont plus d’une centaine de familles qui bénéficient désormais d’une couverture électrique. Ce qui leur assure plus de sécurité et des moyens de développer de l’activité économique.

A l’horizon 2030, le Ghana souhaite voir la totalité de son territoire couvert par l’électricité.

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