Fondation Nexans : Bertrand Julian, Délégué Général, transmet le flambeau.

En février 2025, Bertrand Julian, Délégué Général de la Fondation Nexans, quitte ses fonctions et le Groupe Nexans pour prendre sa retraite. Il est remplacé à ce poste par Mary Malone, auparavant HR Projects Manager & CHRO PA.

Avant son départ, la Fondation a souhaité revenir avec lui sur son parcours et les moments marquants qu’il a vécu au sein de la Fondation.

Bertrand, quand avez-vous eu connaissance de l’existence de la Fondation Nexans ?

Dès sa naissance en 2013 . A sa création, j’ai intégré le conseil d’administration au sein du deuxième collège en tant que représentant des salariés de Nexans France . Au poste qu’occupe aujourd’hui Stéphanie Pinheiro.

Au moment où la Fondation a été mise en place, j’étais représentant du personnel au sein du Comité d’Entreprise Central Nexans France et comme elle recherchait quelqu’un issu des salariés, je me suis porté volontaire et ai été choisi par les autres représentants de Nexans France  pour intégrer le conseil d’administration. La Fondation Nexans, je la connais depuis toujours en quelque sorte.

C’est cette expérience d’administrateur qui vous a amené à devenir Délégué Général de la Fondation ?

A sa création, la Fondation faisait partie de la direction RSE du Groupe. Et la responsable de cette direction était de facto, secrétaire générale de la Fondation. Vers 2017, après 28 années en tant que commercial au sein du Groupe et avec l’envie d’être utile autrement , j’ai saisi l’opportunité que m’a offerte Laurence Vandaele (Directrice RSE de l’époque ) qui m’a proposé d’intégrer la Fondation comme salarié à temps plein.

Quels sont vos souvenirs des débuts de la Fondation Nexans ?

Excellent ! Comme dans tout nouveau projet, les bonnes volontés, les envies sont présentes mais il faut tout structurer. Lorsque la Fondation est créée à l’initiative du Président-Directeur Général de Nexans, tout est à mettre en place: les instances, les organisations, les missions. Les premiers conseils d’administrations étaient plus simples et moins structurés qu’ils ne le sont aujourd’hui. J’ai été le témoin de tous les changements et de tous les progrès effectués depuis 2013. La Fondation Nexans a beaucoup évoluée.

Quels sont les principaux changements que vous avez connus?

Les statuts et les missions de la Fondation ont changé : en plus de l’accès à l’énergie, la dimension éducation /insertion professionnelle et la dimension environnementale se sont ajoutées.

Il y a eu un rééquilibrage géographique des projets entre l’Afrique et l’Amérique du sud , et un process de sélection et d’évaluation des projets plus structuré , plus simple , plus professionnel au niveau des deux instances de la Gouvernance, que sont le conseil d’administration et le comité de sélection.

Cette évolution se manifeste également par le choix de soutenir en priorité des projets vers des territoires où le Groupe Nexans est déjà implanté.

Il ne faut pas oublier le développement de l ’engagement des patrons de pays, des sites et des salariés qui a pris de plus en plus d’importance. Aujourd’hui, ils peuvent s’investir auprès de la Fondation de très nombreuses façons.

• Soit au niveau du comité de sélection et d’évaluation
• Soit en tant parrain/marraine de projet
• Soit en tant que sponsor local.

Cela fait une différence très importante sur le terrain. Tout cela n’existait pas à nos débuts.

Et du côté des ONG/associations ?

Là aussi, les changements sont majeurs. Nous avons développé les partenariats pluriannuels, ce qui implique un suivi de long terme et des relation pérennes. Dans ce même objectif, nous avons travaillé avec elles sur la notion de rapport d’impact. C’est-à-dire les conséquences sur la population au niveau social , économique et environnemental après la réalisation du projet et ce sur plusieurs années. C’est un travail important que nous avons entamé et que nous devons continuer à développer ensemble.

Pour améliorer nos relations et les pérenniser, nous avons également créé une classification pour qualifier nos partenaires privilégiés. C’est un outil très efficace, notamment pour les projets pluriannuels justement.

En plus de dix ans d’action auprès de la Fondation, quel est votre meilleur souvenir ?

L’inauguration du village Shems’y au Maroc en octobre 2024. J’ai pu rencontrer les équipes des associations avec lesquelles nous travaillons au Maroc comme IECD ou SOS Village d’enfant. C’était mon premier voyage directement sur le terrain, auprès des bénéficiaires. Un moment très fort.

De même, ce rôle de Délégué Général m’a beaucoup appris sur le plan professionnel. C’était un réel challenge. J’ai notamment du prendre en main la communication de la Fondation, rendre visible la Fondation sur les réseaux sociaux, refondre le site web. Je suis fier d’avoir créé le seul compte Instagram de Nexans , celui de la Fondation. C’est la preuve qu’on peut apprendre de nouvelles choses à tout âge et s’adapter.

Enfin, je retiens l’impact que peut avoir la Fondation dans les pays où les projets se montent. L’engagement des salariés locaux, qu’ils soient sponsors ou volontaires, est admirable. Il y a un état d’esprit d’entraide fondamental.

Et un projet particulièrement marquant ?

Celui de SOS Village d’Enfant au Maroc justement. C’est une association qui fait un travail extraordinaire qui permet à des frères et sœurs de grandir ensemble dans une maison familiale chaleureuse, entourés de l’affection et de l’attention d’un(e) éducateur(trice) familial(e), leur « mère ou père SOS ».L’association les accompagne tout au long de leur scolarité jusqu’aux études supérieures et leur apporte  un soutien psychologique, culturel et affectif individuel et ce dans 5 villages .Ils font un travail extraordinaire. Nous avons contribué à l’électrification du village d’Aït Ourir en fournissant des panneaux solaires. On est à la croisée de toutes les missions de la Fondation : électrification, éducation, environnement. 

Ce qui est important avec la Fondation c’est d’avoir pu rendre visible le Groupe et de mettre en  en avant la marque Nexans différemment . A ce poste, je me suis senti utile autrement et ai découvert  l’importance et le professionnalisme du monde associatif international. Voir concrètement la joie des populations dont la vie de tous les jours est fortement améliorée grâce à l’accès à l’énergie renouvelable est une grande joie.

Une rencontre à retenir ?

J’en garderais deux. Patricia Djomseu d’abord, la présidente de Women of Africa et Ange Eric Kouassi, la fondatrice de l’association Shekina. Ces deux femmes sont des battantes , brillantes et inspirantes. Elles multiplient les projets, elles sont énergiques et déterminées. Elles ne se fixent pas de limites. Ce sont des personnalités comme celles-ci qui permettent de faire avancer les projets en Afrique.

Développer l’entrepreneuriat et l’autonomie des femmes, électrifier des maternités, ce sont des ambitions peu communes et elles y arrivent.

Auriez-vous un conseil pour votre remplaçante Mary Malone ?

Oser, innover , ne pas se fixer de limites. Être fière de ce qu’elle va accomplir .Bien avoir en tête qu’une bonne coordination entre toutes les parties prenantes est un élément clef.

Que souhaitez-vous pour la Fondation Nexans ?

Qu’elle soit encore plus visible et reconnue tant en interne qu’en externe, qu’elle puisse financer encore plus de beaux projets. Je lui souhaite également qu’elle puisse travailler davantage en synergie avec d’autres fondations ayant la même raison d’être car ensemble, on peut faire plus et mieux.